26 août 2020
Le procureur Deltan Dallagnol, coordinateur de l'opération Lava Jato en Curitiba. Photo: Fabio Rodrigues Pozzebom / Agência Brasil

L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva a qualifié la décision du Conseil National du Parquet (CNMP) du Brésil, qui a classé sa plainte d’abus de pouvoir contre Deltan Dallagnol, coordinateur de l’opération Lava Jato, de honteuse.

Sur les 10 membres (il aurait dû y en avoir 14) présents à l’audience de la CNMP, huit ont voté en faveur de la clôture du dossier alléguant que les sanctions qui pouvaient être appliquées étaient déjà prescrites.

La prescription est une règle légale qui empêche les sanctions après une longue période depuis le fait enquêté.

La défense de Lula a déposé une requête contre Dallagnol devant la Cour suprême fédérale la semaine dernière, en raison de diapositives que le procureur a utilisé en 2016 pour accuser l’ancien président Lula de diriger une organisation criminelle.

Pour les avocats de Lula, le coordinateur de Lava Jato à Curitiba a lancé, à l’époque, «des procès parallèles et précipités condamnables, comportant des déclarations calomnieuses et diffamatoires».

Après 42 sessions reportées, la CNMP a ordonné la clôture de la demande de Lula mardi, mais a reconnu qu’il y avait des éléments pour engager une procédure disciplinaire contre Dallagnol et le groupe de travail Lava Jato.

En outre, le Conseil a interdit aux membres du parquet général d’utiliser le personnel, les installations et les ressources de l’entité à des fins politiques.

«La décision de la CNMP, qui sait que Dallagnol est coupable, même s’il n’a pas eu le courage de le disculper, sera une page qui restera dans l’histoire comme une honte pour le ministère public», a déclaré Lula sur Twitter.

Lula a réitéré qu’«il est dommage qu’une institution qui pourrait être si noble en rendant service à la société brésilienne soit affaiblie par certains de ses membres», et que cela a démoralisé la justice brésilienne.

L’avocat Cristiano Zanin, membre de la défense de l’ex-président, a déploré l’absence de sanctions pour Dallagnol et a déclaré que «le procès renforce tout ce que nous disons depuis 2016. C’est un acte hors de la compétence d’un membre du Ministère Public et qui a achevé de dégrader le l’image de l’institution».

Zanin Martins a également informé que la défense attend le jugement pour décider de faire appel de cette décision.

Prensa Latina | Traduit par Francis Gast.