8 novembre 2019
Photo : Gibran Mendes/CUT Paraná

Au moment de quitter la prison après 580 jours emprisonné au Siège de la Police Fédérale à Curitiba (PR), l’ex-président Lula s’est dirigé à ses coreligionnaires de la Veillée Lula Livre.

L’ex-président n’a été libéré qu’après que le Tribunal Suprême fédéral ait décidé ce jeudi dernier, le 7, que des condamnés en deuxième instance ne peuvent pas être emprisonnés avant que le jugement ne soit définitif, prévu dans la Constitution brésilienne.

Regardez :

Voici le premier discours de Lula dans son intégralité:

« Ça fait très longtemps que je ne vous vois pas. Chers compagnons et chères compagnonnes, vous ne pouvez pas vous imaginer ce que ça signifie pour moi d’être ici, avec vous. Moi, qui ai discuté toute ma vie avec le peuple brésilien, je n’imaginais pas qu’aujourd’hui je pourrais être en train de discuter avec des hommes et des femmes qui pendant 580 jours ont crié ici-même « Bonjour Lula », « Bon après-midi Lula », « Bonne nuit Lula ».

Qu’il pleuve, qu’il fasse 40 degrés, qu’il fasse zéro degré, tous les jours que Dieu fait vous avez été l’aliment de la démocratie dont j’avais besoin pour tenir le coup. La crapulerie que le côté pourri de l’Etat brésilien a fait avec moi et avec la société brésilienne, ce côté pourri de la Justice, ce côté pourri du Ministère Public, ce côté pourri de la Police Fédérale, ce côté pourri du fisc. Ils ont manigancé, ils ont œuvré pour essayer de criminaliser la gauche, le PT, et Lula. Et je ne pourrais pas partir d’ici sans vous saluer.

D’abord je voudrais saluer les compagnons qui ont travaillé ici jour et nuit. [Lula lit une liste de noms]. Comme je ne sais pas le nom des gens qui ont travaillé ici, je lis un rapport que l’on m’a passé. Dites-moi si j’oublie quelqu’un. Je dois remercier mon avocat, le camarade [Cristiano] Zanin, Valeska [Martins], son épouse. Je dois saluer la présidente du PT, Gleisi Hoffmann. Je dois saluer celui qui fut presque notre président s’il n’avait pas été volé, Fernando Haddad. [Lula continue à remercier divers collègues]. Bolsonaro, il a plus de 20 personnes à lui remplir son Twitter. Moi, je n’ai qu’une personne, Nicole. [Lula étreint Nicole]

J’en ai déjà parlé, mais pas tous ne la connaissent. Je voudrais vous présenter ma future compagne, Rosângela. Vous savez que j’ai accompli cette prouesse en étant prisonnier, trouver une petite amie, qui est amoureuse et qui en plus va m’épouser. C’est vraiment beaucoup de courage de sa part. [Aux cris de « Bisou. Bisou », Lula embrasse sa petite amie].

En vérité, je n’allais pas en parler ici, parce que je viens de passer 580 jours enfermé, à vous entendre tous les jours, à entendre vos musiques. En fait, je voudrais transmettre mes félicitations à celui qui a choisi de jouer Massa Falida [NdT : musique du Nord-Est, très engagée politiquement], qui est une musique que je passais dans les années 1980 quand je voulais que les travailleurs arrêtent de travailler pour se rendre aux assemblées. Et j’ai vraiment été content d’entendre chanter Massa Falida. »

À suivre, Lula da Silva sur la route de retour vers chez lui.

Carta Capital | Traduit par Marc Cabioch.