28 décembre 2019
Ricardo Stuckert

Dans une interview exclusive sur TeleSur, l’ancien représentant a analysé la réalité vécue par le Brésil et la crise sociale qui sévit dans plusieurs pays d’Amérique latine.

L’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré jeudi que son objectif principal était de lutter pour le rétablissement de la démocratie dans le pays, compte tenu de la situation que vit actuellement le peuple sous le gouvernement de Bolsonaro.

Dans une interview exclusive sur TeleSur, le dirigeant brésilien a rappelé que la nation sud-américaine avait “toutes les conditions pour reprendre un débat démocratique (…) et pour lutter contre le néolibéralisme qui détruit tous les biens publics”.

«Les jours où j’étais détenu à la police fédérale (Curitiba) m’ont renforcé politiquement, et aujourd’hui je désire lutter encore plus jusqu’à ce que la démocratie soit rétablie au Brésil», a souligné l’ancien représentant.

En outre, il a affirmé que la démocratie est un problème très grave et a déploré la situation du Brésil, ancien pays de tolérance et d’amour entre le gens, où la haine est désormais établie dans certains secteurs, encouragée par ceux qui cherchent à détruire les acquis obtenus pour les plus nécessiteux. «La situation au Brésil est délicate (…) les gens souffrent, ils perdent leurs droits», explique Lula.

Crise sociale en Amérique latine
Lula a critiqué le rôle de l’Organisation des États américains (OEA) dans la région ; il a déclaré que c’était “une honte” et a répété qu’on voit actuellement plusieurs gouvernements latino-américains soumis à la volonté des États-Unis.

Parmi eux, il a mentionné Bolsonaro, qui a non seulement attaqué des secteurs en désaccord avec sa politique, mais est également devenu un allié des gouvernements d’ingérence qui cherchent à déstabiliser le continent.

«Ce qui se passe en Amérique latine est une profonde articulation entre l’extrême droite dirigée par les États-Unis» et le président américain Trump, que le dirigeant syndical considère comme un destructeur potentiel de ceux qui défendent la démocratie et la souveraineté des ressources dans leurs pays.

Lors du coup d’État en Bolivie il a critiqué la position des forces armées, qui n’ont pas soutenu le président légitime Evo Morales et se sont placés aux côtés de ceux qui violent la démocratie et s’en prennent à la population.

Espoir pour la région
Concernant les élections d’Andrés Manuel López Obrador au Mexique et d’Alberto Fernández en Argentine, l’ancien chef de l’Etat a déclaré qu’elles représentaient un soulagement et un espoir pour la région, et a félicité les deux peuples, en particulier l’Argentine, pour l’engagement et la reconquête de la démocratie après le gouvernement de Mauricio Macri.

D’autre part, Lula a félicité le président Nicolás Maduro et le peuple vénézuélien pour leur résistance acharnée, malgré le blocus économique et financier imposé par les États-Unis, malgré les tentatives de l’extrême droite de reprendre la violence et de ne pas engager de dialogue pour discuter des différents et assurer la paix.

Le fondateur du Parti des travailleurs a rappelé aux Vénézuéliens que ce sont eux seuls qui doivent résoudre leurs problèmes, élire leurs dirigeants et déterminer s’ils font bien leur travail ou non. Mais ils ne doivent pas céder aux provocations de ceux qui ne veulent pas respecter la volonté de la majorité et cherchent à déstabiliser le pays.

Lula a également rappelé l’époque où l’Amérique latine avait des présidents tels que Hugo Chavez (Venezuela), Rafael Correa (Équateur), Evo Morales (Bolivie), Néstor Kirchner et Cristina Fernández (Argentine), Tabaré Vázquez (Uruguay), de même que Dilma Rousseff (Brésil), une période au cours de laquelle la région a mis en place de grandes conquêtes populaires ; la démocratie y était un facteur fondamental et ces pays étaient écoutés dans le monde.

Poursuites judiciaires
L’ancien président a encore réaffirmé son innocence et assuré que l’action judiciaire à son encontre sera progressivement discréditée en raison des irrégularités qui ont marqué sa détention.

«Je pense que bientôt le processus judiciaire sera discrédité… Je suis triste parce que le Ministère Public a été créé pour garantir la démocratie dans le pays mais quelques-uns parmi eux ont décidé de faire de la politique. Je pense qu’ils n’ont pas accepté le succès de notre gouvernement », a-t-il déclaré.

Enfin, Lula a insisté sur son intention d’élucider chaque accusation portée contre lui, car ceux qui l’ont mis en cause et qui étaient à l’origine des enquêtes ont menti. “Je respecte les institutions, mais je veux déconsidérer certaines personnes qui utilisent les institutions pour faire de la politique partisane … cela peut prendre un certain temps, mais nous rétablirons la vérité au Brésil“, a-t-il déclaré.

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TeleSur | Traduit par Francis Gast.