16 décembre 2019
Gibran Mendes / CUT Paraná

Le président Lula a été libéré en novembre après avoir purgé 580 jours de prison au siège de la police fédérale à Curitiba et nous tenons à souligner l’engagement important de toutes les entités qui composent le Comité de solidarité internationale pour la défense de Lula et de la démocratie au Brésil.

De plus, nous saluons la participation des camarades qui vivent à l’étranger et qui ont fait progresser l’organisation des Comités dans trente pays en dehors du Brésil et dans près de 50 villes. Et cela, en plus des campagnes pour la libération de Lula et la dénonciation de l’instrumentalisation de la justice pratiquée contre lui.

Cependant Lula a été libéré, mais n’est toujours pas officiellement libre et notre lutte se poursuivra jusqu’à ce que nous obtenions la reconnaissance formelle de sa pleine innocence et du recouvrement de ses droits politiques.

Pour que tout le monde comprenne les procédures qui pèsent encore sur Lula, voici un résumé simplifié de sa situation juridique préparée par le Dr Tânia Oliveira, Association Brésilienne des Juristes pour la Démocratie / ABJD.

Affaires en cours:

Affaire du triplex
Le STJ (Tribunal Suprême de Justice) a sur la table les réquisitions présentées par la défense et non jugées, concernant la décision de Recours Spécial qui a confirmé le jugement de la 8ème Cour du TRF-4 (Tribunal Régional Fédéral de la 4ème Région), avec cependant une réduction de la peine.

L’Habeas Corpus devant la 2e cour du Tribunal Suprême Fédéral
Avec deux voix contre et une demande du ministre Gilmar Mendes d’avoir du temps pour mieux étudier le dossier, l’Habeas Corpus, dont la défense de l’ex-Président Lula demande qu’on annule la procédure de suspension à cause de la partialité de l’ancien juge Sergio Moro, n’est toujours pas mis à l’ordre du jour.

Affaire de la résidence d’Atibaia
Elle a été jugé le 27 Octobre et la 8e chambre du TRF-4 et a confirmé la condamnation prononcée par la juge de première instance, Gabriela Hardt; elle a rejeté les arguments de la défense qui contestait l’ordre de présentation des derniers arguments, le copier-coller de la juge entre autres, et qui auraient dû justifier l’annulation de cette procédure.

Cela devrait aussi annuler le verdict unanime d’augmenter la peine de prison de Lula à 17 ans, décision qui n’apparait que comme une défense du « Lava Jato » face à la volonté de la Cour Suprême de respecter la Constitution. Celle-ci reconnaît en effet la validité de la présomption d’innocence jusqu’au passage en jugement.

Décision d’un tribunal fédéral à Brasilia concernant la formation d’une organisation criminelle
Cette accusation a été portée par l’ancien procureur général Rodrigo Janot contre Lula, Dilma Rousseff, Antonio Palocci, Guido Mantega et João Vaccari qui auraient formé une organisation criminelle pour agir au sein de l’administration publique. Le 4 décembre, le 12e juge du Tribunal de District Fédéral, Marcus Vinicius Reis Bastos, les a tous acquittés, faute de preuves, ce que même l’accusation a reconnu, estimant qu’en fait la plainte s’était transformée en une tentative pour criminaliser l’activité politique.

Autres affaires
Il y a encore six autres affaires contre Lula, sans date de procès. L’une d’elles à Curitiba, dans le cadre du Lava Jato, fait allusion au don supposé d’une propriété à l’Institut Lula.

Quatre à Brasilia et une à São Paulo. En plus de ces manipulations juridiques, la droite tente d’introduire un changement au Congrès national pour permettre l’arrestation des condamnés en deuxième instance, une décision qui pourrait être votée au premier semestre 2020.

Une autre visée plus récente est une tentative d’impliquer à nouveau l’un des fils de Lula, Fábio, dans l’affaire du site d’Atibaia sans preuves et avec des arguments auxquels il a été répondu depuis longtemps.

Nous souhaitons à nos camarades, alliés dans cette lutte pour la justice et la démocratie au Brésil, un joyeux Noël et une bonne année 2020 où nous travaillerons à nouveau ensemble.

Traduit par Francis Gast.